Parasites internes des bovins: gestion de la pâture et traitements
- VETONET
- 4 nov. 2024
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Chez les bovins, on distingue trois grandes familles de parasites :
Les strongles gastro-intestinaux qui parasitent le système digestif. Après une exposition raisonnable, les jeunes animaux développent une immunité durable et il n’est ensuite plus nécessaire de les protéger.
Les strongles pulmonaires. La possibilité de développer une immunité est beaucoup plus limitée car le cycle de vie du parasite est plus court et donc la pression parasitaire est beaucoup plus importante en deuxième partie de saison. Les symptômes apparaissent donc plutôt en automne.
La grande douve du foie. Le vecteur est un mollusque aquatique, les pâturages très humides, marécageux, sont en conséquence particulièrement à risque. Il n’y a pas de développement d’immunité de ce fait la seule prévention est de réduire l’exposition. Une fois infecté, l’animal doit être traité (Albendazol 10ml/100kg par voie orale).
Les strongles ont développé, avec le temps, des résistances aux molécules utilisées pour la vermifugation. La meilleure mesure de prévention des verminoses, sur le court et long terme est donc le développement par les animaux d’une immunité fiable et durable. Celle-ci passe par la gestion de la pâture (et la vaccination pour les vers pulmonaires). Afin d’assurer une exposition limitée, il convient de privilégier des pâturages secs, alterner la pâture et la fauche, alterner les génisses avec d’autres espèces ou des animaux immunisés (pour réduire la pression d’infection).
Traitements possibles contre les strongles :
Eprinomectin ou moxidectin 10ml/100kg en pour-on
Ivermectin 10ml/100kg en pour-on (ne pas utiliser pour les animaux dont le lait est destiné à la consommation humaine ou les jeunes animaux à moins de deux mois du vêlage)
Albendazol 7.5ml/100kg par voie orale (ne pas administrer pendant les 45 premiers jours de gestation)
Les traitements sont recommandés à l’arrivée dans une nouvelle pâture ou au retour à l’écurie en fin de saison. Cependant, un traitement systématique de tous les animaux favoriserait l’apparition et la prolifération de parasites résistants. En effet, en cas de traitement, seuls les parasites résistants survivent au traitement, et ce sont eux qui vont ensuite coloniser l’environnement. Ne traiter que les animaux présentant des symptômes permet une infestation de l’environnement majoritairement par des parasites sensibles au traitement (provenant justement des animaux non-traités). Seuls les animaux traités feront proliférer des parasites résistants, laissant les parasites sensibles majoritaires sur la pâture (population refuge)
La petite douve du foie est également un parasite que nous retrouvons chez le bovin mais souvent de manière asymptomatique (diagnostiquée lors du contrôle des viandes, le foie étant séparé). L’hôte intermédiaire étant une fourmi, il est difficile de limiter l’exposition. Le traitement se fait aussi par albendazol (2x 7.5ml/100kg à 7 jours d’intervalle par voie orale).
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